Charles VII
Charles VII n'est plus, aujourd'hui, présenté comme un personnage faible, sans réelle envergure, et inconstant. Sa personnalité s'avère bien plus complexe, à l'image de la période dans laquelle il s'insère. Seul prince à avoir été écarté du trône par son père (traité de Troyes en 1420), Charles VII s'est battu pour faire valoir ses droits et restaurer sa légitimité. L'épopée de Jeanne d'Arc en 1429-1430 a instauré une forme d'espoir. Le monarque a su le reprendre à son compte, renversant le rapport de force militaire en sa faveur, jusqu'au dénouement de 1453. La victoire finale sur les Anglais consolide sa stature, faisant de lui « le Victorieux ».
Ce renversement de perspective n'est pas le seul fait notable. De 1422 à 1461, la France connaît une série de bouleversements à la fois d'ordre administratif, mais aussi territorial, militaire et politique. Les grands féodaux se rallient de manière progressive à la royauté. En 1435, le traité d'Arras entraîne un spectaculaire retournement de situation : Philippe le Bon délaisse le parti anglais pour rejoindre celui du souverain sacré à Reims. Les premiers jalons de la puissance moderne sont posés avec la création de nouveaux parlements, la « Pragmatique sanction » de Bourges ou encore les réformes militaires des compagnies d'ordonnance et des francs-archers. Avec Charles VII, la page du Moyen Âge se tourne peu à peu.