Le 25 novembre 1956, à 1 heure 30 du matin, Ernesto Guevara entre en révolution : il embarque avec Fidel Castro et quatre-vingts hommes sur le Granma. Il a vingt-huit ans, un passé de médecin, il est argentin, et pourtant c'est pour Cuba qu'il va se battre, « hasta la victoria siempre ». En janvier 1959 la partie est gagnée, mais la révolution reste à faire, non seulement à Cuba, mais partout dans le monde où il faut « allumer un, deux, trois, plusieurs Viêt-nam ». Internationaliste convaincu, Guevara tente de construire un foyer révolutionnaire en terre africaine, au Congo, puis repart pour l'Amérique du Sud, en Bolivie, dans l'espoir de rééditer l'épopée cubaine et d'embraser, cette fois, tout le continent.
C'est dans un petit village de la montagne bolivienne, le 9 octobre 1967, que se clôt le destin du guerrillero heróico, c'est aussi là que commence le mythe du Che. Jean Cormier, grand reporter, en a suivi les traces pas à pas pour en restituer un vibrant portrait.