Dès 1543 - date de l'arrivée des Européens en terre nipponne -, les Japonais entrèrent en contact régulier avec les nanban-jin (« barbares du sud »), et ce jusqu'à la fermeture du pays à partir des années 1640. Ces commerçants et ces missionnaires, en provenance majoritairement du Portugal, furent à l'origine d'une thématique de l'art japonais aux XVIe et XVIIe siècles.
Les peintures qui ornent les by(...)bu (paravents) nanban décrivent une extraordinaire confrontation de civilisations et sont saisissantes par leur beauté. L'histoire de l'arrivée des Portugais, du point de vue oriental, s'y déroule sous nos yeux, notamment dans les oeuvres des peintres de l'école Kan(...). Tantôt critiques, tantôt festifs et joyeux, les by(...)bu mettent en images les prémices de l'occidentalisation de l'Asie.
Chefs-d'oeuvre des paravents nanban présente treize de ces by(...)bu. Ils sont accompagnés d'un texte sur la passionnante histoire de la rencontre - commerciale, religieuse et culturelle - entre l'Europe et le Japon à cette époque.
Nous avons réuni dans cet ouvrage des paravents du musée Nanban Bunkakan d'Osaka, du Musée municipal de Kobe et du musée national d'Art ancien de Lisbonne - où se trouvent les plus importantes collections d'art nanban -, mais également du Victoria et Albert Museum de Londres, du Rijksmuseum d'Amsterdam, du musée Guimet de Paris, du musée de Soares dos Reis à Porto, du musée d'histoire et de culture de Nagasaki et du musée Idemitsu de Tokyo, ainsi qu'un paravent provenant d'une collection privée aux États-Unis.