Christopher Freeman a créé une méthode inédite pour analyser l’innovation dans les sociétés industrielles, en réalisant une nouvelle combinaison entre l’économie, l’histoire, la sociologie et la science politique. Il s’est appuyé notamment sur Marx (rapports dialectiques entre forces productives et rapports sociaux de production), Schumpeter (dynamique de l’innovation), et Bernal (nature de la science en général et des sciences sociales en particulier), refusant la boîte à outils néo-classique basée sur les notions d’équilibre et de rationalité économiques des agents, s’inscrivant ainsi dans les théories évolutionniste et néoschumpetérienne. Tour à tour créateur et découvreur d’opportunités, « entrepreneur en sciences sociales » (Louça et Cabral, 2021) et chercheur, Freeman a marqué la discipline sur les plans scientifique et institutionnel.