Parcourant des routes maintes fois foulées depuis plus de vingt ans, allant à la rencontre des jeunes et des étudiants, interrogeant les prédicateurs et les imams, les militants islamistes et les responsables politiques, j'ai voulu comprendre le drame du 11 septembre en retournant dans la région même où il s'était noué. Qu'en était-il de la popularité de Ben Laden, du ressentiment contre l'Amérique, de l'exaltation religieuse et d'al jazeera - mais aussi de la fascination pour l'Occident, du désespoir face au chômage et de l'envie de partir ? De l'Egypte à la Syrie, du Liban au Qatar et aux Emirats arabes unis, j'ai recueilli à chaud impressions et témoignages, tenant cette Chronique d'une guerre d'Orient, pour voir comment cet ultime avatar du jihad commencé avec l'attaque contre New York avait fini par l'écrasement des Talibans et la traque de Ben Laden, au terme de cent jours qui ébranlèrent le monde, et précipitèrent le déclin politique de l'islamisme.
Ce texte est complété par la Brève chronique d'Israël et de Palestine parue en mai 2001 dans le quotidien Le Monde.