Les notes de Didier Ben loulou nous entraînent d'une île des Cyclades jusque dans la vieille ville de Jérusalem. Il y est autant question de sa pratique de la photographie que de ses méditations sur la mémoire juive, des rapports complexes entre littérature et images, ou de son dialogue avec la nature, ou encore de son expérience de la violence, des relations mortifères qu'entretiennent religion et fanatisme. Tout au long de ses fragments de textes, sorte de journal, il nous instruit sur son art, sans qu'aucune chronologie ou géographie soit respectée. Il ne s'attache pas à élaborer une quelconque théorie mais nous invite à le suivre dans son rapport à un monde de plus en plus fragile. À travers ses voyages, les villes où il a vécu, ses quêtes, ses rencontres, ses souvenirs, se dessine par petites touches le portrait d'un des photographes les plus en retrait de sa génération. Il n'en finit pas d'interroger le spirituel et l'invisible dans une série ininterrompue d'images autour de la lettre hébraïque tout en effectuant un long périple autour de la Méditerranée, approfondissant ainsi la notion d'errance, au risque de confondre villes et paysages traversés.