Jim Tully définissait lui-même Circus Parade comme l'une de ses « oeuvres des bas-fonds ». Précurseur du roman noir américain, il livre dans ce récit mosaïque, à l'écriture rapide et syncopée, un chapitre de son adolescence tumultueuse : son passage dans un cirque où il côtoya des personnages hauts en couleur - pour le meilleur parfois, et souvent pour le pire : acrobates, dompteurs de lions, dresseurs d'éléphants, monstres de foire, rabatteurs, manoeuvres...
Circus Parade rencontra, à sa parution en 1927, un succès immédiat, aussi bien auprès du public - il fut réimprimé à plusieurs milliers d'exemplaires en quelques semaines - que de la critique. Bref, tout aurait été pour le mieux si Jim Tully n'avait pas essuyé les tirs croisés des censeurs et des défenseurs du cirque, notamment la Circus Fans' Association of America. Tout au long de sa carrière littéraire, qui débuta avec le succès de Vagabonds de la vie, Autobiographie d'un hobo, Jim Tully souleva l'indignation des ligues de vertus et des gardiens de la morale. Or son oeuvre nous offre un éclairage précieux sur le monde des nomades, des marginaux, des persécutés et des va-nu-pieds de l'Amérique du début du XXe siècle.