Clément chez les calmistes
À 60 ans Clément se voit comme un éclopé de la vie. Le regard qu'il porte sur ses années passées lui renvoie l'image d'un homme cruellement atteint par la mort de sa femme, coupé de son fils qui mène une existence de parasite, déçu par les passions auxquelles il a beaucoup sacrifié, que ce soit dans son métier de professeur ou dans les espérances placées dans l'union de la gauche, à l'époque de Mitterrand. S'y sont ajoutées, avec la chute du mur de Berlin, celles qu'il avait placées dans le communisme. Deux échecs profonds.
Le hasard fait qu'il apprend l'existence d'une communauté masculine qui a choisi de se retirer du monde pour mieux tourner le dos à ses vaines agitations. Clément ira donc se reclure dans le château des « calmistes », acceptant leur règle, subissant la période probatoire du noviciat avant d'être accepté. Mais en fait, même chez les calmistes, rien n'est simple et les turbulences propres à toute société s'y font malignement sentir.
Dans ce roman le lecteur voit se déployer un art du récit de haute portée suggestive qui dévoile l'envers et l'endroit de cette petite contre-société. Le dénouement final montre le caractère illusoire de tout phalanstère comme solution aux troubles du monde.