L'altérité et l'ipséité, thèmes brûlants au coeur du débat du
vivre-ensemble, s'expriment tantôt en termes de rivalité, tantôt
en catégories d'enrichissement réciproque.
Commune dans ses ambiguïtés à toutes les cultures, la
cohabitation interculturelle, indissociable de la paix, revêt, au
Bénin, une certaine spécificité. Fraternelle, amicale et tissée
de plaisanterie et de jeux des alliances entre les Baatonu et
les Yoruba, elle contraste avec celle existant entre ces deux
groupes culturels et le groupe fon. Toutefois, loin d'être
unidirectionnelles, rivalité et amitié caractérisent tout autant
les relations interculturelles qu'intraculturelles.
Comment gérer aujourd'hui ces deux types de relations afin
qu'elles soient facteurs d'une paix durable et d'une cohésion
nationale avérée où chacun assume pleinement sa différence
tout en s'ouvrant à l'acceptation de l'autre ? C'est l'objet de
cette étude.