La volonté d'être écrivain s'est affirmée précocement chez Benjamin Wechsler. Dès 1912, il commence à publier dans les périodiques de sa ville natale des poèmes, des traductions de poèmes, des articles, des chroniques. Nombreux sont les témoignages attestant de ses dons d'écriture et de l'originalité de sa pensée : « Fondane est un adolescent maigre, aux yeux couleur de la mer, aux cheveux blonds rebelles. Un talent rigoureux, une intelligence vive, une riche culture. Il ne vit que pour la littérature ».
Dans son « journal » de jeunesse, sorte d'autobiographie imaginaire, Fondane se met à rêver sa propre vie, s'interrogeant sur sa venue au monde. Sous le masque de l'humour perce l'angoisse d'être, l'incertitude d'exister.
Répartis en trois sections : Textes autobiographiques, Lectures et Poèmes eu prose, ces textes rédigés entre 1914 et 1922 sont traduits par Marlena Braester, Hélène Lenz, Carmen Oszi, Odile Serre, et présentés par Monique Jutrin.
Benjamin Wechsler choisit le nom de B. Fundoianu pour faire son entrée en littérature. Laissant une oeuvre considérable en langue roumaine, il est actuellement considéré en Roumanie comme un grand poète moderne. Mais Fondane appartient à cette lignée d'écrivains roumains qui se laissèrent séduire par le rayonnement de la littérature française. En 1924, à l'âge de 26 ans, il débarque à Paris et devient Benjamin Fondane.
Son oeuvre polymorphe s'exprime à la fois dans des textes poétiques, philosophiques, critiques, dans le théâtre et dans le cinéma. Fondane s'est passionné pour tous les aspects novateurs de la pensée de son époque, ne craignant pas de s'aventurer sur les sentiers de l'anthropologie, de la psychanalyse, de la logique et de la physique.
Parmi ses principaux essais : Rimbaud le voyou (1933), La Conscience malheureuse (1936), Baudelaire et l'expérience du gouffre (1947). Son oeuvre poétique fut réunie après sa mort sous le titre : Le Mal des fantômes.