L'exil forcé de plusieurs millions de Syriens, qui ont fu les zones de combats et les répressions des différente ! Factions impliquées dans la guerre, a mis à l'épreuve le droit international des réfugiés dans son application concrète. La plupart des pays ont réactivé les frontières comme opposition à l'accueil de ces exilés, faisant fi du statut de réfugié, des conventions et autres traités internationaux qui garantissent la protection et l'accueil à ceux dont la vie est menacée. Les pays européens ont fait le choix de sous-traiter l'accueil de ces exilés et le contrôle de leur mobilité aux pays voisins de la Syrie, le Liban, la Jordanie et la Turquie, donnant naissance à une nouvelle géopolitique migratoire dont l'instrumentalisation dans les rapports de force internationaux s est confirmée dans les contentieux entre l'Europe et la Turquie, l'Europe et la Biélorussie ou encore entre l'Espagne et le Maroc.
Cette question des réfugiés a mis à l'épreuve les sociétés démocratiques à travers leurs institutions et l'universalité des droits humains qu'elles revendiquent.
Partir de ce constat, c'est accepter l'idée que le problème des réfugiés est en premier celui des droits universels et des conceptions de l'égalité défendue par ces mêmes démocraties. « Le problème réfugié », « la crise migratoire » mettent en lumière le problème et/ou la crise des valeurs et des institutions dites démocratiques et universelles des pays européens et d'accueil des exilés. Ainsi derrière « la crise migratoire » ne se joue-t-il pas une crise de la reconnaissance des droits internationaux des populations les plus vulnérables par les régimes démocratiques ?
Cet ouvrage s'intéresse aux effets sur les exilés syriens de l'externalisation des politiques migratoires européennes vers les pays du Moyen-Orient. Il présente en cela la nouvelle géopolitique migratoire animée principalement par une obsession identitaire en Europe.