Les écrits de Félix Pyat témoignent de sa persistance révolutionnaire. Dès 1848, à l'Assemblée nationale, il prend position clairement contre la présidence de la République. Il défendra le même point de vue en 1888 à la Chambre des députés. De manière constante et résolue, avec une verve de pamphlétaire qui jamais ne s'égare, il lutta contre toute expression d'un pouvoir personnel, qu'il fût héréditaire (de droit divin), constitutionnel (type Monarchie de juillet), élu (suffrage universel) ou issu d'un coup d'État (dictature bonapartiste). Selon lui, en République, le peuple, qui seul est souverain, ne doit pas déléguer son pouvoir à un président qui ne ferait qu'en abuser. Karl Marx rendit hommage à Pyat pour avoir dénoncé « avec férocité le manque de courage dont fait montre la classe littéraire ». C'était en 1858. Cela semble plus que jamais d'actualité !