Rue des Écrivains, 22,Paris.
Saint-Malo, 28 août 1847.
Mon cher ami,
Voilà déjà une semaine que je suis arrivé au but de mon voyage, et j’ai encore trouvé bien peu d’instants où je puisse en toute liberté vivre avec moi-même et m’entretenir avec vous. Les premiers jours qui suivent l’arrivée sont bien à mes yeux les plus désagréables des vacances, tout encombrés qu’ils sont de visites reçues et rendues. Cette vie me deviendrait bien vile ennuyeuse, si elle ne se passait dans le milieu si aimable de la famille, lequel a tant de charmes pour celui qui, comme moi, on est habituelement privé, Il est certain, cher ami, qu’il y a là une source de jouissances douées d’un grand pouvoir améliorant et adoucissant !
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.