Rassemblant plus d'une centaine de lettres, de cartes postales, de billets et de
télégrammes, la publication de la correspondance que Louise de Vilmorin a
échangée avec Jean Cocteau apporte un éclairage nouveau sur la relation qu'ils
ont entretenue de 1934, moment où Cocteau découvre avec stupéfaction et
enthousiasme Sainte-Unefois, à 1963, date de la disparition du poète.
«Jean, c'est comme un frère», se plaisait à dire Louise de Vilmorin. Il fut aussi
un amoureux éconduit et un découvreur de talent : il la lança dans le monde
des lettres en 1934, fut associé au tournage du film tiré du Lit à colonnes en
1942, fit partie de la «bande» qu'elle réunit autour d'elle à l'ambassade
de Grande-Bretagne en 1945, séjourna à Verrières-le-Buisson où il écrivit La
difficulté d'être en 1946, chanta ses louanges dans La revue de Paris en 1955 et fut
pressenti pour rédiger un essai sur son oeuvre littéraire en 1962.
«Si je l'aime d'un coeur jaloux, écrivit Louise en 1955, c'est qu'il m'a, je crois,
inventée.»