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Aux premiers jours de juillet 1813, l’Empire menace de s’effondrer. Si Napoléon espère une paix qui ne soit pas « honteuse », il subit le ballet de masques que sont les négociations menées sous la houlette de Metternich, aboutissant à la déclaration de guerre de l’Autriche. Il affecte pourtant une confiance et une détermination inébranlables. Grâce au tome de cette correspondance consacré à la seconde moitié de l’année 1813, nous devenons les compagnons privilégiés de l’empereur dans la recherche d’une paix impossible, de l’homme de batailles, offensif et dominateur par nature, que les circonstances réduisent à la défensive. Il trompe avec virtuosité cette passivité imposée en mettant à profit chaque minute, chaque seconde, et gère inlassablement les affaires de l’Empire dans les moindres détails. Les 2 600 lettres de ce volume démontrent une nouvelle fois la débauche d’énergie de Napoléon pour réorganiser une Grande Armée mise à mal par la stratégie défensive que dictent les évènements. Page après page, ses capacités à organiser, distribuer, donner des réponses simples à des problèmes toujours plus complexes forcent l’admiration. Mais il ne peut ignorer les failles de l’Empire : alors même qu’il se trouve en prise directe avec les chefs de corps d’armée et les oppositions intérieures, les alliés d’hier tournent le dos à la puissance française en décadence. Dans ce contexte de mise en défense générale de l’Empire dont la bataille de Leipzig est le point culminant, Napoléon ne trouve aucun soutien auprès du clan Bonaparte qui se fissure. Parmi les lettres et notes consacrées à la chose militaire, on découvre dans ce quatorzième volume de la correspondance de Napoléon des sujets autrement plus légers, comme les poèmes du roi de Rome ou les gratifications des acteurs de la Comédie française. Si par l’optimisme dont il fait montre l’empereur donne l’illusion d’être encore maître des évènements, ses ennemis ne s’y trompent pas. Après vingt années de conflits et de domination, l’Empire et Napoléon sont au bord du gouffre.