La correspondance d'Ivan Tourguéniev avec Louis Viardot (1844-1881), inédite en
France, est placée sous le sceau d'une fraternité authentique. On découvre en Louis
Viardot, mari de Pauline Garcia, la diva de son temps, qu'il adore et qu'il laisse adorer
par son «frère» russe, l'humaniste comme lui ouvert aux préoccupations d'un XIXe
siècle en maturation (les droits de l'Homme, les États-Unis d'Europe), mais aussi à
celles de notre XXIe siècle en matière d'amour libre. À partir de ce postulat, s'éclaire
l'énigme sur la relation mystérieuse et sentimentale entre un homme apparemment
effacé, un érudit polygraphe injustement oublié, et un célèbre écrivain, Russe jusqu'au
bout des ongles, qui a transposé son nid à Bougival, à la demande de Louis.