Critique de la condition managériale
En sciences de gestion, la dimension humaine de l'activité est généralement invisible derrière les enquêtes, les données et les chiffres. Mais qui sont réellement les managers ? Leur action vivante brille par son absence, pensés qu'ils sont à l'aide des seuls outils statistiques et de mesure.
Ghislain Deslandes suggère de prendre la subjectivité sensible des individus comme point de départ de l'analyse de la condition managériale, au détriment des grandes catégories de représentations habituelles (ressources, images, discours...) dont il fait la critique. Il repense ainsi le management en insistant sur la dialectique de la force et de la vulnérabilité ; son pouvoir de contrainte, d'imitation et d'imagination ; et son cadre d'action, situé dans un quadruple souci de soi, des personnes, des institutions et de l'environnement. Ces différentes notions permettent d'éprouver une compréhension plus profonde du management, défaite de l'obsolescence des recommandations tayloriennes comme des ordonnances surannées et douteuses du management « scientifique ».