Des années de Gaulle aux années Giscard, Jean Vigreux retrace
ces décennies décisives pour comprendre le temps présent.
Avec le retour de Charles de Gaulle, en mai 1958, c'est la naissance de
la Ve République, un régime pensé par et pour le Général. L'élection
au suffrage universel direct du président de la République, votée par
référendum en 1962, rompt avec une tradition républicaine séculaire
et entraîne une bipolarisation de la vie politique qui ne s'est pas
démentie. En 1962, la fin de la guerre d'Algérie, dont l'ombre portée
continue de s'étendre sur la société tout entière, clôt un cycle de
guerre ininterrompu depuis 1939. C'est le temps de la haute croissance
et du plein emploi. Des politiques volontaristes de modernisation
agricole et industrielle, d'aménagement du territoire sont menées
avant que le premier choc pétrolier ne fasse basculer la France dans
la crise. Faut-il en rester pour autant à l'idée de Trente Glorieuses ?
La période fut un temps de bouleversements et de conflits à vif, de
refondations politiques et syndicales. Les événements de 1968 ouvrent
une décennie de contestations et une époque de libération des moeurs
que le politique accompagne ou rattrape. «Tout est politique» : le
politique ici donne le ton, mais sous la forme d'une histoire sociale
du politique qui varie les échelles du local au national, met l'accent
sur les hommes et les réseaux.
Une lecture renouvelée des débuts de la Ve République, années de
modernisation autant que de contestations.