Il y a du Kessel dans cet homme doué à la fois pour l'action et pour l'écriture [...] Ce fils d'Albion ne se départ jamais de son flegme, racontant les choses les plus incroyables, les plus drôles sur un ton égal. Le Figaro littéraire
Tour à tour diplomate, militaire au sein du Special Air Service et espion, l'Écossais Fitzroy Maclean (1911-1996), doté d'une audace invraisemblable, s'amuse et excelle à semer les agents du NKVD dans son périple à travers l'Asie centrale soviétique – où aucun Occidental n'avait réussi à se rendre avant lui –, sauve sa peau in extremis lors d'une opération périlleuse contre l'Afrikakorps et devient compagnon d'armes de Tito sur ordre de Churchill. Au gré de ses tribulations, il croque des paysages et des scènes inouïs, brosse des portraits de grands et petits personnages de l'Histoire avec un flegme et un humour tout britanniques.
Fitzroy Maclean aurait d'ailleurs inspiré le personnage de James Bond à son ami Ian Fleming, qui lui vouait une grande admiration. Son regard sur ce que fut le bloc communiste – des procès de Moscou aux déportations et collectivisations, jusqu'à la poudrière yougoslave –, d'une acuité féroce, offre une synthèse brillante des équilibres géopolitiques de l'Europe contemporaine tout en éclairant la montée des nationalismes ravivés par la chute du Mur.
Ce récit – couvrant les années 1936 à 1945 – d'un aventurier hors pair, anticonformiste, amateur de contrastes et de paradoxes, manifeste une curiosité de l'autre et une culture rares ; son intelligence et sa capacité d'empathie en font un témoignage d'une étonnante actualité. Publié en Grande-Bretagne en 1949, il parut en France pour la première fois en 1952 aux éditions Gallimard sous le titre
Diplomate et franc-tireur. Le lecteur en découvrira ici une édition revue, complétée et enrichie de cartes