Aucune notion de science politique ne peut définir la nature du pouvoir de Bachar al-Assad.
Ressemblant par certains traits aux dictatures d'Amérique latine, par d'autres aux anciens régimes d'Europe de l'Est, il s'en
distingue par son caractère héréditaire et communautaire, une propension inouïe à la violence contre son peuple.
Massacres génocidaires, bombardements « conventionnels », attaques chimiques, Bachar al-Assad franchit impunément toutes les lignes rouges. On l'imagine s'adressant, en fils reconnaissant, au spectre de son géniteur : « Tu as massacré 20 000 personnes à Hama ? Moi, c'est beaucoup plus, beaucoup beaucoup plus, on compte les morts par centaines de milliers. Je ne te cache pas que j'ai été aidé par toutes sortes d'amis, les Iraniens et les Russes en particulier... »
Au fil des pages, les auteurs dessinent le portrait d'un tyran à l'image moderne et lisse, qui a su perfectionner un système :
parti unique, le Baath, élections truquées, enrichissements claniques mafieux, diabolisation de l'opposition, tortures, exécutions
sommaires, police secrète omniprésente, armée d'informateurs, muftis et patriarches à sa botte, instrumentalisation du conflit
israélo-palestinien... Pour aboutir à un modèle totalitaire qui n'a rien à envier aux pires dictatures de l'histoire et n'a pas gêné ses soutiens occidentaux venus tant de l'extrême droite, naturellement antidémocratique, que de la gauche « anti-impérialiste ».
Et pendant ce temps la Syrie devenait l'enfer d'une autre planète.