
À présent, voici le cuivre d'un ustensile de cuisine, le bois
du lit et, même mortes, les anémones dans ce vase ; voici
la justesse d'un pas dans l'autre monde d'à-côté ; et puis
les mots qui nous entraînent à leur suite comme si tout
allait de soi.
Puis enfin, à côté de la langue, voici, lui échappant d'un
souple mouvement de mots, le poème, qui vient nous parler
d'autre chose et nous fait vibrer jusqu'aux racines,
jusqu'à ce que, de la mémoire, s'envolent d'un sec coup
d'aile les oiseaux bariolés qui viennent inonder d'enfance
la forêt de nos yeux.