Pour moi, c'est le moment du plus grand délassement et de la plus profonde jouissance : propreté, chaleur pénétrante de l'eau, odeur du bois humecté, parfum des peaux d'orange qu'on met parfois dans la baignoire ; c'est là que l'humeur me prend de chanter, et de réciter des poèmes.
L'espace de la salle de bains est au Japon un lieu privilégié où l'intimité familiale se manifeste mieux qu'ailleurs. Mais le bain japonais comporte aussi une dimension collective et même publique.
Plongeant dans ses souvenirs, Akira Mizubayashi s'interroge sur la spécificité de l'être-ensemble japonais. En abordant le rituel du bain, du thé ou l'art de la conversation, en nous parlant de Rousseau ou Sôseki, Naruse ou Clint Eastwood, il dévoile ce que cachent les eaux profondes de la culture politique du Japon, qui pourrait menacer la démocratie