L'arpenteur
À l'heure où sa vie approche de son automne, Primo Bottardi décide de revenir sur les lieux de sa jeunesse et de retrouver un ami qui lui avait posé quarante ans plus tôt une question à laquelle il n'avait pas sur répondre. Son périple le ramène au bord du Pô, parmi les pêcheurs d'esturgeons, dans une atmosphère de brume et d'eau qui change la plaine en un mirage infini. La présence immémoriale du fleuve imprègne les faits et gestes des hommes. Elle nourrit leur vie, s'insinue dans leurs rêves et les saisit parfois de crainte ou d'effroi, jusqu'à la tragédie finale qui confère au récit les accents définitifs du mythe.
On a pu parler à propos de ce roman de « réalisme magique ». La lenteur du voyage, le pittoresque des personnages, la douceur des rencontres et le sortilège de maints épisodes contrastent avec la silencieuse et obscure pression du destin que l'on sent peser sourdement et qui révélera enfin son visage dans une scène inoubliable et foudroyante.