Cet ouvrage est constitué de deux essais sur l'évolution de nos sociétés.
Le premier est une discussion critique de la notion de capital social, et de son utilisation comme critère d'évaluation du développement des sociétés. Le second tente de formuler une théorie de l'action en société, structurée par les deux pôles complémentaires de l'agir instrumental et de l'agir constitutif. L'homme agit en effet toujours sur deux plans: au plan instrumental, pour atteindre des buts qu'il juge rationnels, et au plan «constitutif» pour construire symboliquement un monde où il pourra trouver sa place.
L'idée de monde commun joue ainsi un rôle central dans l'ensemble de l'ouvrage et constitue le véritable trait d'union entre les deux essais. Aborder la question du lien social dans cette perspective, c'est souligner que sa dimension imaginaire n'est pas moins fondatrice que sa dimension utilitaire. Cet angle de vue permet de rompre avec l'individualisme méthodologique et débouche sur la critique d'une idéologie qui surestime la capacité des individus à recréer la société ex nihilo à partir de leurs propres relations. La société s'inscrit dès l'origine dans la relation de l'individu à une totalité sociale préexistante médiatisée par les institutions.
Tout en assumant de réelles ambitions théoriques, ce livre se veut ainsi une intervention engagée dans le débat contemporain sur les recompositions du lien social.