Cet ouvrage s'adresse «aux amis», c'est-à-dire à tous ceux, économistes et non économistes, intellectuels et non intellectuels, chercheurs, étudiants et «honnêtes personnes» qui, malgré tout ce qu'ils entendent, se posent des questions sur la validité et la pertinence des discours économiques. Ils y liront la confirmation de leurs doutes.
Les économistes n'ont rien à dire sur la marche du monde, et les théories qu'ils utilisent sont bonnes à jeter aux orties: incohérentes, incapables de définir clairement les variables qui leur servent de fondement, ces théories ne sont là que pour alimenter une mythologie scientiste et pseudo-savante qui n'a d'autre objet que de fournir des justifications à certains comportements et à certaines pratiques.
Il faut repenser l'économie politique sur de nouvelles bases épistémologiques, et l'ergologie peut être le point de départ de cette refondation, si, au lieu de prétendre à la rigueur, à la science, à la spécialisation, à la vérité, on admet l'inconfort, le flou, le dialogue entre les «disciplines» et avec les protagonistes des activités humaines, en un mot, si l'on milite pour «l'in-discipline». C'est le propos que défendent, après 20 ans de discussion, d'illusions et de désillusions, les deux auteurs.