Cet ouvrage a pour objectif de décrire les processus d'intégration sociale d'une communauté turque
installée dans une localité minière en Belgique, dès l'aube des années soixante. Il s'agit de retracer
les étapes grâce auxquelles cette population ouvrière immigrée est parvenue en un peu plus d'un
tiers de siècle à s'établir dans le quartier, à se structurer en associations et organisations, à se faire
reconnaître par le pouvoir local ainsi que par le tissu institutionnel du pays d'accueil et, enfin, à
s'asseoir à la table des élus locaux. Il est exposé comment la population originaire de Turquie de
Cheratte (commune de Visé, arrondissement de Liège, Région wallonne) est passée par diverses
phases d'installation et d'intégration, en relation avec la trame sociohistorique générale : quels ont
été les facteurs qui ont permis ces avancées ? Quels furent les obstacles ? Comment furent-ils
contournés ? Quels problèmes subsistent encore ? Il y est expliqué plus particulièrement comment
une mosquée fut organisée par des immigrants peu scolarisés et comment elle prétend devenir un
partenaire d'actions sociales et éducatives au sein d'une coordination d'acteurs locaux, dans un
faubourg industriel de la Wallonie (partie fédérative francophone au sud de la Belgique). Fidèle à
l'adage «l'universel est au coeur du particulier», cette monographie ethnographique locale, partant
d'une minutieuse observation de longue durée, permet d'interroger les conceptions générales sur
l'intégration des migrants et la transplantation des ensembles culturels exogènes dans les pays
industrialisés.