nous devions nous séparer
exécuter la volonté de la mère
à la lumière écarquillée sur nos visages
nous avons offert l'ossature altérée
un homme seul marqué sur la poitrine
des rameaux d'exil célébraient son nom
On retrouve dans Inizio et Fine, Début et Fin, un thème constant chez Luigia Sorrentino : tout début est déjà une fin. Son parcours poétique peut en effet s'interpréter comme une interrogation sur la perception, plus particulièrement Celle de la naissance et de la mort. Les motifs de ce thème privilégié se tissent dans une forme qui tente de saisir la signification de la perception, ses modalités, ses caractéristiques. De manière plus spécifique, ce recueil au lyrisme retenu et mystérieux évoque la perception d'un moi qui perd ses repères et se dissocie, en proie à la maladie et la souffrance qui le diminuent, insinuent le froid dans ses os et le font entrer dans un paysage hivernal de désolation et d'incertitude. C'est comme un sacrifice où celui qui a perdu son identité, fait, jusqu'à l'offrande de son nom à l'indicible qui s'approche. Joëlle Gardes