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La composition de cet ouvrage, le second publié par l’E.R.A. 757 du CNRS s’explique de manière très logique : un premier chapitre (par C. Nicolet) traite de Polybe et la constitution de Rome. Un second (par C. Nicolet également) recherche quelques témoignages précis de la polémique politique au IIe siècle. Il est suivi d’un appendice (dû à J.-L. Ferrary) sur deux fragments attribués à Fannius. La troisième étude (par P. Botteri et M. Raskolnikoff), partant plus spécialement du texte de Diodore, traite plus largement des notions d’aristocratie et de démocratie dans la pensée politique romaine. Le quatrième chapitre (par J.-M. David) concerne un problème particulier, mais essentiel : le rapport entre les types d’éloquence (eloquentia popularis) et l’action politique. Enfin, M. Raskolnikoff montre en conclusion, dans un exposé de type historiographique, comment ces concepts véhiculés par les sources anciennes ont été interprétés — de manière toujours très significative, au second degré du moins — par les modernes. Telle est donc l’expérience que nous tentons, encouragés par les progrès récents de la philologie et de l’histoire dans ces trois domaines. Il ne s’agit pas, encore une fois, de tenter de dégager des faits ou des structures historiques « objectives ». Il s’agit d’étudier des mots, et, derrière des mots, des idées, des polémiques, des traditions. La confrontation éventuelle de cette étude d’un « discours » avec des réalités sera bien entendu nécessaire, et elle a d’ailleurs toujours été présente à notre esprit, puisque nous sommes des historiens. Mais il nous a paru de bonne méthode d’essayer d’abord de saisir les structures, les éventuelles contradictions et la signification réelle du « discours » en lui-même. L’histoire ancienne est inséparable de la philologie.