J'ai très froid, soudain. J'avance dans la chambre en me tenant éloigné du lit. Je le contourne, butant au passage dans un peignoir en éponge blanc, roulé en boule. J'aperçois le bras. Il est presque vertical et la main dépasserait du rebord du lit si elle n'était recourbée, crispée sur le drap. Le corps est coincé entre le lit et le mur, la tête reposant contre le bois du sommier, les jambes à demi tendues, cherchant un appui sur l'angle du mur. Les cheveux blonds sont maculés de traînées sanglantes, et le visage défiguré par la terreur. Je ne vois pas la blessure, mais je sais déjà que je n'entendrai jamais la voix de Valérie.