Au-delà de l'ancienneté de ces figures, de leur état d'exceptionnelle conservation, quelque chose transcende ces images qui vient les faire vibrer d'un éclat presque surnaturel. Elles bougent et nous semblent vivantes, investies d'une puissance secrète qui défie les siècles. Elles portent en elles les traces d'une vision qui nous échappe et c'est cela qui nous émeut.
Depuis l'enfance où son père instituteur l'amenait récolté des fragments de poterie dans les grottes de l'Ardèche, Jean-Jacques Saigon ne cesse de questionner l'art.
Lui qui a eu la chance de visiter les grottes Chauvet et de Baume Latrone a aussi eu le privilège de nouer une longue amitié avec l'artiste Judit Reigl, disparue en août 2020, à l'âge de 97 ans.
Des graffs dans la nuit surgissent de cette rencontre avec des oeuvres pariétales de plus de trente mille ans, comme de la découverte de l'art contemporain. C'est la même déflagration. C'est le même étonnement et le même éblouissement.