...Après mon baccalauréat... On m'avait proposé un cycle
court. Une école supérieure à Sola dispensait une excellente
formation en deux ans, dans un cadre tout à fait aligné sur les
systèmes des grands centres sous-régionaux, qui, dans un
environnement où la compétition est de règle et où la rémunération
ne dépend plus de statuts rigides de fonctionnement, mais de la
capacité de chacun à s'adapter, mettent sur le marché de l'emploi
des cadres moyens opérationnels, conscients du fait que la
recherche, la culture de l'excellence conditionnent la survie. Cela
était bien trop simple à mes yeux. J'étais dans la force de l'âge,
plein d'ambition et d'espoir. J'aspirais à plus... C'est Norbert
Zongo qui disait qu'être optimiste dans certaines situations c'est
être un pessimiste qui manque d'informations. Peut-être faudrait-il
le présenter au lecteur pour qu'il connaisse le mérite de l'homme...
Son histoire se résume à un journal, L'Indépendant, à Borry Bana !
Qu'un hommage lui soit rendu car sous sa plume j'ai compris
la politique, notre politique ; la démocratie, notre démocratie, la
réalité... J'ai appris à comprendre ce qui n'est pas écrit, à entendre
ce que l'on ne dit pas ! J'ai appris à observer et à voir ce qu'on ne
montre pas. Raison aux disparus ! Moi c'est la jeunesse, la nouvelle
junte intellectuelle toujours renaissante, précocement jetée en
pâture et aux vicissitudes de la vie d'une nation qui se construit. J'ai
compris l'histoire, la nôtre... Ah, voilà quelqu'un que mes yeux
pleureront encore longtemps... !