Dans ce livre, qui n'avait jamais été traduit en français, Étienne
Gilson, pour étudier le problème métaphysique de Dieu, brosse un
panorama des rapports entre la philosophie et l'idée que les hommes
se sont faite de Dieu. Partant de la philosophie grecque, il aborde
successivement la philosophie chrétienne, la philosophie moderne et
la pensée scientifique contemporaine. Sa grande culture et sa profonde
vision métaphysique lui permettent de synthétiser en quelques
pages la pensée philosophique d'auteurs aussi divers que Platon,
Plotin, saint Augustin, saint Thomas, Descartes ou Spinoza.
L'auteur montre de façon lumineuse que dans l'histoire des
idées, la foi chrétienne, bien loin de s'opposer à la raison, a aidé celle-
ci à surpasser ses propres limites et à atteindre le mystère de l'acte
d'exister : « Les philosophes chrétiens ont dit, en se fondant sur les Grecs,
des choses qui n 'avaient jamais été dites par les Grecs eux-mêmes. »
Il conclut que « la véritable métaphysique ne culmine pas dans un
concept, que ce soit celui de Pensée, de Bien, d'Un ou de Substance. (...)
L'ultime effort de la vraie métaphysique, c'est de poser un Acte par un
acte, c'est-à-dire de poser par un acte de jugement le suprême Acte
d'exister, dont l'essence même, parce qu'elle est d'être, surpasse la compréhension
humaine. »
« Celui qui est le Dieu des philosophes est Celui qui est, le Dieu
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. »