«Je suis une rêveuse.» Tel pourrait bien être le fil conducteur du parcours de Micheline Presle. Elle fait sa première apparition devant la caméra à l'âge de quinze ans au côté de Charles Trenet. Avant la guerre, elle tourne ses deux premiers films en vedette, sous la direction de G. W. Pabst et Abel Gance: sa carrière est lancée.
Dans les années quarante, de Falbalas au Diable au corps, elle devient l'une des actrices préférées du public, avant qu'un amour ne l'entraîne brusquement à Hollywood. À son retour en France, au début des années cinquante, sa carrière semble brisée. Cette cassure va pourtant marquer l'impulsion d'un nouvel élan: tourner la page du cinéma d'antan. Guidée par une insatiable curiosité, Micheline Presle est sollicitée par une nouvelle génération de réalisateurs, redevient l'une des comédiennes les plus populaires grâce aux Saintes chéries, alterne au théâtre succès et spectacles plus en marge avec Jean-Michel Ribes et Jérôme Savary, fréquente assidûment les salles obscures en perpétuelle quête de découvertes et communique à sa fille, Tonie Marshall, la fibre du cinéma.
Cette conversation menée en zigzag, comme une constante digression, retrace le chemin atypique d'une actrice, couronnée par un César d'honneur en 2004, qui a traversé les époques sans jamais se quitter. Ce livre, né de la rencontre amicale avec un jeune écrivain, n'a d'autre prétention que de ressembler à celle qui y a imprimé sa voix.