Une trajectoire-type continue à dominer le parcours de vie en Suisse : la plupart des gens se marient, ont des enfants et adoptent une répartition inégalitaire du travail entre conjoints. Comment comprendre cette (relativement) faible diversité des formes familiales ? Les institutions suisses restent largement conçues en référence au modèle de « Monsieur Gagne-Pain » : est-ce que les individus qui font famille autrement rencontrent des difficultés particulières, encourageant à la conformité ? Des chercheur•e•s du Pôle de recherche national LIVES testent cette hypothèse avec les données des Enquêtes sur Les familles et les générations collectées en 2013 et 2018 par l'Office fédéral de la statistique. Les parents qui cohabitent, travaillent tous deux à plein temps, se séparent, adoptent une garde partagée des enfants, les personnes qui restent sans enfant ou ont migré connaissent-elles des désavantages d'ordre économique, relationnel ou de gestion quotidienne qui affectent leur santé et leur satisfaction de vie ?