L'auteur des Contes cruels reste un dramaturge mal connu et prétendument «mineur», alors qu'il s'est toute sa vie consacré à l'écriture dramatique, et que c'est sans doute avec son théâtre qu'il est le plus inventif, à son époque. Toute une génération s'est dite influencée (Maeterlinck) ou frappée (Mallarmé ou Verlaine) par l'originalité de ce théâtre, et la plupart des pièces ont été, depuis la mort de l'auteur, adaptées pour la télévision ou montées au théâtre - et encore récemment, avec La Révolte. C'est que ce théâtre ne renvoie pas seulement l'image d'une époque révolue, mais permet de mieux comprendre le «théâtre de la parole» qui s'écrit et se joue aujourd'hui.
Cette analyse dramaturgique du théâtre de Villiers prend en compte la spécificité du projet théâtral qu'élaborent les pièces, tant en ce qui concerne les caractéristiques d'une écriture dramatique, que leur incidence sur une théorie du drame et de la représentation.