Si les Chinois devaient consommer autant de papier et d'automobiles que les Américains, la Chine à elle seule utiliserait plus de bois et de pétrole que le monde n'est capable d'en produire. On sait bien que la généralisation de notre modèle de croissance est matériellement impossible. Mais aujourd'hui, plus qu'une inéluctable pénurie de ressources naturelles, les spécialistes redoutent surtout que nous soyons encore en mesure d'en consommer assez pour rendre la planète invivable. Peut-on échapper à l'impasse écologique où nous conduit un mode de développement fondé sur l'accumulation et la consommation matérielle? Les écologistes radicaux soutiennent que la seule issue de secours consiste à nous engager au plus vite sur la voie de la «décroissance». Devons-nous vraiment renoncer aux transports internationaux, aux grands magasins, au réfrigérateur et au téléphone portable pour survivre? Telle est en réalité la question vitale du XXIe siècle. Quoique sans concession sur les impasses de notre mode de développement, ce livre ouvre une alternative à la décroissance et délivre une bouffée d'optimisme crédible. Si nous acceptons la révolution mentale qui consiste à repenser l'économie en fonction de l'environnement, et non l'inverse, nous disposons dès aujourd'hui des moyens techniques nécessaires pour un développement durable. Les nouvelles technologies, les énergies renouvelables et non polluantes, les politiques de la ville, la reforestation, entre autres, sont autant de pistes aujourd'hui connues, expérimentées et maîtrisées qui dessinent la route vers une éco-économie, une économie écologique et soutenable. Ce livre dresse la carte et le mode d'emploi d'une telle route.
Traduit de l'américain par Denis Trierweiler