De ses cours de «psychologie rationnelle» jusqu'à ses réflexions sur les phénomènes psychosomatiques, Kant n'a cessé de s'interroger sur les rapports entre corps et âme, ou entre corps et esprit.
Rompant avec les interrogations métaphysiques classiques, il explore plusieurs voies originales dont celle d'une «médecine philosophique du corps» qui permettrait de soigner le corps par l'esprit. Kant explora longuement ce dernier domaine, comme en témoignent, outre son dialogue avec le docteur Hufeland, fondateur de la macrobiotique, plusieurs textes pour la première fois traduits en français, dont «La médecine du corps qui est du ressort des philosophes» et le «Manuscrit sur la diététique». Les «Réflexions sur l'inoculation» portent quant à elle sur le caractère moral de cet ancêtre de la vaccination.
Description des maladies des gens de lettres, analyses de la folie et de l'hypocondrie, prescription de régimes philosophiques... Ces écrits font apparaître un pan méconnu de la philosophie de Kant: une diététique philosophique propre à former le sujet éthique, pour ainsi dire des exercices corporels de philosophie moderne.