Alexàndra Papadopoùlou (1867-1906) est restée méconnue plus d'un siècle, et ce jusque dans son pays : elle était femme ; elle vivait à Constantinople, loin des cercles athéniens ; ses nouvelles sont d'une originalité qui dérouta les lecteurs d'alors. Elle décrit la société confinée qui l'entoure, la moyenne et la haute bourgeoisie surtout, en l'observant d'un oeil aigu à la Jane Austen, avec une ironie tantôt impalpable, tantôt féroce. Les conventions sociales et leur hypocrisie, les manoeuvres matrimoniales en particulier, en prennent pour leur grade. Elle réserve ses flèches les plus acérées à la misogynie écrasante de l'époque, et le mouvement féministe peut saluer en elle une combattante valeureuse. Sa narration vive et nerveuse, la place donnée aux dialogues et leur justesse, font souffler sur le lecteur d'aujourd'hui, malgré le passage des ans, une brise fraîche et vivifiante.