Emile Zola : les femmes de pouvoir dans Les Rougon-Macquart
L'attitude de Zola vis-à-vis des femmes semble ambiguë, ce qui constitue une faiblesse chez le romancier. Les personnages zoliens sont notoires pour leur manque de libre arbitre et « subissent » une destinée quasi-inéluctable. Pourtant, Zola reconnaît « que la femme est l'axe autour duquel gravite la civilisation ». Un regard en profondeur sur la femme zolienne, domestique, femme de pouvoir, jeune vierge ou prostituée, particulièrement dans les Rougon-Macquart, dévoile un pan d'elle jusque-là inexploité : son pouvoir. Si à première vue, l'homme est au contrôle, en réalité c'est la femme qui contrôle l'homme qui croit contrôler.
Il ne s'agit plus de femmes uniquement faibles et victimes mais également de femmes possédant un pouvoir parfois tyrannique. L'analyse de ces femmes sert de verres grossissants de la société et découvre des hommes réduits au rang de repoussoirs, devenant Vautre, souvent veule et faible, position en contraste avec l'image de l'homme pourvoyeur et détenteur de pouvoir du 19e siècle. La question de la femme zolienne et du pouvoir constitue pour nous un point essentiel dans Les Rougon-Macquart. Cette étude insiste sur la manière dont le pouvoir que possède la femme zolienne se manifeste, montrant qu'elle est en réalité la pierre angulaire de la fresque. Or cette importance primordiale de la femme ne semble pas avoir suffisamment été explorée dans les études zoliennes.