Figure originale des métiers de l'urbanisme et de l'architecture, Simon Teyssou mène, à l'écart des grandes agglomérations, une démarche expérimentale dont les méthodes et les objectifs s'inscrivent au plus juste dans les priorités d'aujourd'hui. Avec le Cantal comme lieu-racine, l'actuel directeur de l'École nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand intègre de fait, dans sa pédagogie comme dans sa pratique, les impératifs écologiques et économiques d'un avenir vivable auquel, tous, nous aspirons. Recours aux ressources locales, préservation de l'existant, recherche de l'efficacité dans les relations entre acteurs... tels sont les outils qu'il met en oeuvre dans le contexte contraint d'une ruralité aux moyens techniques et financiers des plus modestes.
« Affûter le dessin pour ne pas en faire trop » : c'est là le credo de Simon Teyssou. Une conviction qui sous-tend les projets de son agence, l'Atelier du Rouget, implantée dans une commune d'un millier d'habitants et qui - nous en avons la certitude - mérite d'être reprise au compte de tous les acteurs de l'urbain, du bourg à la métropole.
Se doter d'une vision stratégique forte nourrie d'une approche de terrain pour mieux articuler les échelles et parier sur une soustraction « positive », la libération de l'espace, la souplesse des usages... Celui que le jury du Grand Prix de l'urbanisme 2023 a identifié comme le chef de file d'une nouvelle génération de concepteurs propose une autre voie à la modernité : à grande échelle, la redécouverte du présent.