Épistémologie et psychologie de la foi dans la pensée scolastique 1250-1350
Les théologiens des années 1250-1350 se sont vivement intéressés aux questions philosophiques portant sur le statut épistémologique et les conditions psychologiques de la croyance religieuse. Quel type d'assentiment constitue l'acte de foi au regard de l'opinion et de la science ? Quel rôle joue la volonté dans la production de l'acte de foi ? Est-il rationnel de croire des énoncés dont la vérité ne peut être ni empiriquement vérifiée, ni établie à l'aide d'arguments décisifs ? Quelles sont les parts respectives de l'acquis et de l'infus dans l'économie de la foi ?
Le présent ouvrage étudie les réponses qui ont été apportées à ces questions par quelques figures majeures de la théologie scolastique : Bonaventure, Thomas d'Aquin, Richard de Mediavilla, Pierre de Jean Olivi, Jean Duns Scot, Durand de Saint-Pourçain et Robert Holkot.
Le point de bascule du mouvement historique qui se dégage de nos analyses se situe dans le premier quart du XIVe siècle, alors que des penseurs tels que Jean Duns Scot et Durand de Saint-Pourçain forgent des conceptions de la foi qui se démarquent par leurs aspects critique, subjectiviste et naturaliste.