Esthétiques
Éric Vigner a dirigé deux lectures-performances dans la salle Matisse au Musée d'Art Moderne de Paris en 2013, 2014 puis 2015. L'une issue du texte du Procès Brancusi ; l'autre, à partir d'un texte tiré des conversations inédites entre Pierre Courthion, critique d'art, et Henri Matisse, intitulé Chatting with Henri Matisse, The Lost 1941 Interview. Vigner, s'il est homme de théâtre, a d'abord une formation de plasticien. Il faut alors souligner que ses oeuvres théâtrales interrogent, à travers la scénographie, la plasticité sous toutes ses formes et plus particulièrement l'espace dans sa relation à la représentation, quand elles ne questionnent pas directement, à travers la mise en scène, l'élaboration de l'oeuvre et le regard sur l'oeuvre. De la plasticité des oeuvres exposées au musée, nous passons à une plasticité événementielle liée au modelage de la parole qui instaure l'acte de théâtre. Théâtre qui s'invente dans l'espace et le temps de la blancheur muséale. L'espace du musée se métamorphose alors en espace théâtral et par le ravissement des corps en présence, les visiteurs deviennent acteurs.