Érotique de l'administration
Réflexions philosophiques sur la fin du management
Assiste-t-on à ce qu'il faudrait appeler la fin du management ? Le désaveu qui le frappe ne cesse de s'intensifier en effet, jusqu'au phénomène de démission massive qui s'est produit dans le monde durant la période pandémique. Or ce que cette actualité met en évidence, ce n'est pas la fin-terme mais la fin-but, c'est-à-dire le déploiement de nouvelles aspirations et de nouvelles finalités : le management ne peut plus reposer sur un projet techno-scientifique se focalisant seulement sur l'utilisation systémique de « ressources », mais doit aussi compter sur une exigence éthique où prime le circuit des affects.
Cette mutation profonde sonne comme une tâche pour la philosophie, afin de ne plus concevoir le management comme une science prédictive sur le mode de l'objet, mais pour revenir à la réalité même des acteurs et de leurs besoins. Une telle tâche passe par un renouvellement du langage managérial traditionnel dessinant les contours d'une érotique de l'administration.