L'esprit est de nature politique parce qu'il se façonne lui-même dans des usages symboliques et des styles d'action dont le caractère social lui permettent de transformer les conditions d'exercice de la puissance du corps.
Il procède ainsi, à travers des récits de soi qui sont ses cartes d'orientation, à des recompositions jamais achevées d'un corps que les pratiques sociales mettent en disposition et que les rapports de pouvoir disloquent symboliquement. Investi dans des réseaux symboliques, rapport du corps à soi et non substance, l'esprit s'élabore dans le marquage social du corps, d'une façon qui éclaire jusqu'aux limites de la rationalité humaine, mais aussi sa liberté. Ainsi se met en place un schéma rhétorique de l'esprit que le livre oppose à la définition du psychisme par le calcul, devenue un lieu commun.