De la générosité royale à la charité envers le mendiant, des fêtes somptuaires aux humbles cadeaux des noces paysannes, que l'on donne ou reçoive un don, cet échange a toujours relevé d'une haute signifiance. C'est cette dernière que Natalie Zemon Davis a voulu interroger dans le cadre de la France du XVIe siècle. Le don est présent à tous les niveaux de la société, il scelle la paix et l'amitié, mais peut aussi entretenir le soupçon de corruption. Dans une société qui ignore le marché ou l'économique, tels que nous les connaissons aujourd'hui, toute évaluation sociale des personnes les unes par rapport aux autres passe par la mesure du don. Cette mesure est le grand étalon y compris religieux puisque catholiques et protestants se disputent à propos de savoir si l'homme peut offrir des dons à Dieu. Mesure, le don est également la forme sociale majeure, et le livre de Natalie Zemon Davis contribue à éclairer la nature réelle des sociétés d'Ancien Régime et ce qu'il en demeure dans celles d'aujourd'hui.