La mondialisation : opportunité pour la nouvelle évangélisation,
ou caricature de la catholicité de l'Église ? Afin de
répondre à cette question, William Cavanaugh remonte à
l'origine de l'État-nation, au moment où, dit-on, les guerres
de religion, au XVIIe siècle, obligèrent les États à s'arroger le
rôle d'arbitres entre les différentes confessions chrétiennes
pour préserver la paix civile.
En trois chapitres, ce livre démontre qu'en réalité les guerres
de religion n'ont pas créé, mais accompagné le développement
de l'État tout-puissant. Sous prétexte de paix civile,
les théoriciens de l'État moderne, notamment Hobbes, Locke
et Rousseau, ont relégué la religion dans le domaine privé,
créant ainsi un espace public «neutre», d'où tout discours
théologique est exclu. Au terme de ce processus, l'Église,
Corps du Christ, est aujourd'hui réduite au rang d'un membre de
la société civile, dans un monde toujours plus homogène et
uniformisé.
À l'encontre de ce simulacre de catholicité, William Cavanaugh
montre que seule la redécouverte de la dimension
politique de la liturgie eucharistique, impliquant un autre
espace et un autre temps, offre une alternative, un moyen
de résistance aussi, au totalitarisme politico-économique
connu aujourd'hui sous le nom de mondialisation.