«A un certain moment, la toile devint
pour un peintre américain après l'autre
une arène dans laquelle il devait agir ...
ce qui se passait sur la toile n'était plus
un tableau mais un événement.»
A New York au cours des années 1940 et 1950 de jeunes artistes, hommes et femmes, élaborent une peinture qui atteint une reconnaissance
internationale sous le nom d'«expressionnisme abstrait». Les visions hardies et le vocabulaire artistique inédit des représentants de l'«Ecole de New
York» contribuent à faire connaître la peinture américaine de la seconde moitié du 20e siècle dans le monde entier et à lui donner une position
dominante. Le concept d'«expressionnisme abstrait», et cela vaut aussi pour d'autres courants artistiques contemporains, ne décrit pas un
style précis mais une attitude : une position marquée par un esprit rebelle et la foi en la liberté de l'expression. Ainsi les contrastes entre la peinture
de Mark Tobey dont l'oeuvre se rapproche de la calligraphie japonaise et chinoise et le geste pictural de Willem de Kooning, entre l'«Action Painting»
dynamique de Jackson Pollock et les calmes tableaux de méditation de Mark Rothko ou de Barnett Newman sont considérables. Mais tous
ces peintres privilégient les thèmes empreints de moralisme dont la représentation est surtout marquée par l'individualité du style et la spontanéité
de l'exécution.