Le débat sur la nature du fascisme en France dans l'entre-deux-guerres divise depuis longtemps le camp des historiens. Les uns estiment que la notion de fascisme est étrangère à la tradition de la droite française ; les autres que les idées fascistes ont bel et bien traversé le paysage politique français. Cependant, ces deux positions semblent se rejoindre sur un point : le fascisme en France était marginal, sans véritable assise populaire, et, pour l'essentiel, n'a tenté que quelques intellectuels comme Drieu La Rochelle, Jouvenel ou Céline.
C'est précisément à ce "consensus" que s'attaque Robert Soucy de manière un peu provocante. Selon lui, en effet, le fascisme français fut un véritable courant politique de masse et de droite. Pour étayer cette thèse, il se livre à une étude minutieuse de la composition de la base militante et à un examen fourni des rapports de police et de la presse de l'époque. Ces mouvements des années 193o ne sont d'ailleurs pas si loin de nous. Selon l'auteur, des tendances fascistes émergent régulièrement en France quand se font sentir des "menaces" venant d'éléments "étrangers"...