Fauves et ombres
La poésie de Flavia Cosma est comme une matière subtile qui s'étire, s'envole, pénètre, épouse vos mouvements, vous colle à la peau... Elle fredonne, sursaute avec les petits animaux sauvages, tambourine parmi des oiseaux somnambules, emprunte le silence des chats, ces félins glissants comme les rêves, ou bat comme le coeur dans les veines, avec un son sourd, enfoncé - mais la plupart du temps, elle murmure à l'oreille, susurre comme l'eau, vacille comme une feuille dans le vent, caresse comme une brise légère. C'est une voix étrange et familière en même temps, comme si vous la connaissiez depuis toujours, sans jamais pouvoir vous rappeler d'où exactement.
La poète, se dent en pleine mer, comme la proue d'un bateau fantôme, au point de mire où se trient et se séparent les choses, tout en convergeant, mélangées, dans l'unique beauté d'un mystère qui les enveloppe toutes, comme le brouillard. Oui, une envie folle de la suivre me prend...
Dana Shishmanian