Le lieutenant Coleman compte les morts.
Et les escabeaux. Sept morts pour huit
escabeaux. À qui est destiné le dernier ?
Quoi qu'il en soit, Coleman énumère
le monde, et ses cadavres, et ainsi le monde
disparaît. «Queue du bonheur» raconte
une fin du monde qui fait résonner,
par une effrayante comptabilité,
les inventaires infinis que construit l'artiste
Claude Closky. Le récit de Caryl Férey,
récit de roman noir, jongle avec un univers
de l'épuisement, du désoeuvrement
et de la disparition, en référence,
très organisée, à l'oeuvre de Closky.
Compter est un jeu. Sérieux. Très sérieux.